Empruntant beaucoup à la tradition des films d’animation de Disney, Over the Moon se veut une réadaptation du mythe traditionnel chinois de Chang’e. Il raconte que cette dernière a un jour bu une potion d’immortalité qui l’a fait s’élever vers la Lune pour y devenir une déesse, mais qui lui a fait perdre au passage son amoureux Houyi. Il doit venir la rejoindre un jour, mais Chang’e l’y attend toujours. Sur Terre, cette histoire est la préférée de Fei Fei (Cathy Ang), et sa mère (Ruthie Ann Miles) lui raconte aussi souvent que possible. Toutefois, elle est emportée par la maladie, ce qui laisse Fei Fei seule avec son père (John Cho). Plusieurs années après son décès, ce dernier fait la rencontre de Mme Zhong (Sandra Oh), au grand dam de Fei Fei. Au cours du festival de la Lune, la jeune fille décide de construire une fusée qui l’amènerait sur la Lune pour prouver l’existence de la déesse.

On se retrouve rapidement en territoire familier dès les premiers instants du film. Une famille parfaite est détruite par une tragédie et un enfant tente de faire face à celle-ci du mieux qu’il ou elle le peut, accompagné.e plus souvent qu’autrement d’un animal ou d’une créature sympathique (en l’occurrence un lapin nommé Bungee). Tout, de la construction narrative à l’animation en passant par les thématiques ou les numéros musicaux, rappelle les films d’animation récents de Disney (ce qui n’est pas si étonnant quand on constate que le co-réalisateur Glen Keane est un ancien animateur du réputé studio). Jusqu’au moment où Fei Fei parvient à se rendre sur la Lune, où là Over the Moon prend une toute autre direction, malheureusement pas pour le mieux.

Alors que dans la première demi-heure on est dans un monde réaliste, l’univers change du tout au tout une fois sur la Lune, où les nombreux astres colorés et les créatures éclatées s’additionnent à la musique pop digne d’Eurovision. Par moments, on se sent davantage dans un jeu vidéo que dans un film d’animation soigné, contraste voulu par l’équipe d’animation, mais qui peine à véritablement nous impressionner. On compense un manque de détails flagrant par des couleurs éclatées sur-stimulantes et au final engourdissantes et anonymes. On ne peut pas reprocher au film son manque d’originalité visuelle, et pourtant on sent l’animation nonchalante et peu inspirée.

Over the Moon est empli de promesses, mais parvient difficilement à se distinguer thématiquement des films pour enfants traditionnels. On a vu à de nombreuses reprises auparavant ce type d’histoire et les personnages qui l’habite (certains ont même tracé des parallèles entre Gobi (Ken Jeong), une étrange créature qui apparait au milieu du récit, à Olaf de Frozen), nous donnant l’impression que le film tente d’appliquer une recette gagnante, avec somme toute un relatif succès, mais avec trop peu d’originalité pour le rendre distinctif. Même les numéros musicaux sont oubliables, sinon inutiles.

Netflix étend peu à peu son expertise dans toutes les sphères du cinéma. Si un film comme Klaus était un réel vent de fraîcheur, leur plus récent Over the Moon n’est pas totalement un faux pas, mais plutôt un film banal. Il peut assurément plaire à un jeune public et diversifier l’offre de Disney et Pixar, mais il n’est au final qu’un copier-coller d’autres films mieux exécutés.

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