Après Band Camp, qui ne fait pas vraiment honneur aux images qu’on se faisait des étés au camp musical, et Naked Mile qui a su ramener la série à un niveau acceptable avec des personnages beaucoup moins agaçants que dans le précédent, on repart à l’aventure avec Beta House, qui nous fait plonger au cœur d’une fraternité lors de la première année d’Erik Stifler à l’université de son cousin Dwight. Assurément le meilleur de la série alternative, Beta House aura tous les éléments qu’on attend, mais le fera nettement mieux que les autres.

La première chose qu’on nous annonce dans Beta House est qu’Erik (John White) est nouvellement célibataire. En effet, Tracy (Jessy Schram) l’a laissé quelque part entre la fin du film précédent et le début de celui-ci, laissant la place aux aventures que peuvent vivre des nouveaux prétendants à une fraternité universitaire. Maintenant qu’on a mis ça au clair, on peut donc vivre le film sans culpabilité, et avec une certaine excitation face à la nouvelle prétendante d’Erik, qu’on souhaite moins coincée que la précédente. Erik, son cochambreur (Nick Nicotera), Cooze (Jake Siegel) et Nick (Robbie Amell dans un tout petit rôle) ont donc un trimestre pour passer à travers les 50 épreuves réservées aux nouveaux membres de Beta Alpha Xi, avant d’être officiellement acceptés. Les garçons devront marier un de leur frère, se faire signer les fesses par une stripteaseuse, voler une autruche, avoir une aventure avec un professeur, etc. À travers ces tests et les nombreuses fêtes auxquelles ils participeront, les Beta organiseront aussi un concours d’épreuves avec une autre fraternité sous le thème de la Grèce antique, avec à l’animation nul autre que le papa de Jim, puisque c’est au leader de la dernière fraternité gagnante d’animer le tout, et que Noah (enfin, on a son nom!) était à la tête des Beta quand ils sont sortis victorieux de la dernière édition.

Si l’on oublie le fait que les héros sont à l’université et qu’on ne voit jamais de salle de classe dans Beta House, le film demeure un excellent divertissement. On a retrouvé les personnages qu’on avait aimés dans le film précédent, mais on leur a donné l’occasion de devenir plus matures dans celui-ci, ce qui n’est pas sans rappeler la série originale. On appréciera donc assurément cette évolution, même au milieu d’une fraternité avec tout ce que ça implique dans l’imaginaire collectif hollywoodien. Les diverses épreuves et la rivalité entre les deux frats rappelleront quant à elles un pseudo Van Wilder, mais on pourra préférer Beta House. Je n’ai pas encore déterminé toutefois lequel amenait le mieux l’idée de la semence d’animal (eh oui).

Si dans Naked Mile on plaignait Tracy pour avoir eu la mauvaise idée de donner à son amoureux une carte blanche pour un week-end, on se réjouira de ne pas la voir dans Beta House pour faire place à des filles plus assurées. Erik rencontre rapidement Ashley (Meghan Heffern) dans la salle de bain mixte (encore un beau fantasme) de son étage. Dès les premières secondes, on peut savoir comment leur histoire se déroulera, mais on appréciera ici de ne pas passer par l’habituelle déception avant la réconciliation finale. La relation entre Erik et Ashley sera mignonne du début à la fin, et ce personnage est bien plus intéressant que Tracy ne l’était. Cooze, pour sa part, vivra une aventure pleine de mystère avec une fille à qui il voudra plaire et avec laquelle il sera particulièrement attentionné. On retrouve aussi Dwight (le « meilleur des Stilfer », je le répète) en tant que « père » des garçons, toujours aussi charismatique.

Comme dans tout bon American Pie, Noah Levenstein fait encore son apparition ici, mais on a ajouté cette fois davantage de contexte à son caméo, et on peut même trouver que le tout a du sens. La série alternative semble avoir donné au père de Jim toute une vie de débauche avant qu’il ne soit ce papa malaisant qu’on a connu précédemment. Puisque les fraternités ne naissent pas en claquant des doigts, on apprend dans ce film que Noah a déjà été un Beta et qu’il a lui aussi participé aux jeux. Beta House est, dans ce cas-ci, nettement plus logique que ses prédécesseurs.

Il ne faudrait pas croire que Beta House est un grand film, et on est encore loin de la série originale, mais le côté gamin de celui-ci plaira assurément après les deux autres. S’il existait Animal House dans les années 1980, les années 2000 auront celui-ci, qui fera peut-être sourire davantage que son cousin de National Lampoon. Le manque de sens n’est pas particulièrement agaçant ici, et on semble avoir voulu se rapprocher de l’essence de la série de base. On pourra pardonner les uniformes de collégiennes des fêtes thématiques car on passera cette fois davantage de temps à s’amuser dans une fraternité. Après une finale pour le moins prévisible, on est prêts à entamer le dernier, qui se concentrera pour sa part sur la Bible de l’école secondaire de Great Falls, et ses origines. Tristement, on n’aura pas les mêmes personnages la prochaine fois, et c’est bien dommage, car on s’habituait, mine de rien, à ce groupe!

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