Un an après la déception certaine qu’a été Band Camp, la série American Pie Presents ne semble pas vouloir se terminer, alors qu’on présente maintenant The Naked Mile, qui nous transporte, le temps d’un week-end, au cœur de la confrérie Beta Alpha Xi, dirigée de main de maître par Dwight Stifler. Sujet jamais abordé auparavant dans les originaux, nouvelle université où ne sont pas allés les garçons dans la série de base, le thème saura-t-il convaincre les spectateurs? Tristement, non.

Dans ce nouveau film de la série, on suit de près un autre membre de la famille Stifler (qui semble toujours s’élargir à chaque nouveau projet), Erik (John White). En dernière année de l’école secondaire, celui-ci est toujours vierge malgré qu’il soit avec sa copine depuis un moment. Lassée de refuser sans cesse les avances de son amoureux, craignant qu’il l’abandonne à la longue, Tracy (Jessy Schram) décide de lui accorder une « carte blanche » pour un week-end. Il pourra donc faire tout ce qu’il veut, sans remords et sans conséquences. Ça tombe bien, car la fraternité de son cousin Dwight (Steve Talley) organise la course du Naked Mile cette même fin de semaine. Au milieu de filles nues qui courent alors que leurs seins rebondissent en ralenti à l’écran, Erik saura-t-il résister à la tentation?

Comme son prédécesseur, Naked Mile semble avoir comme seul objectif la nudité, à travers une suite de situations sorties tout droit des fantasmes masculins par excellence. Sa trame de fond n’a aucun sens, ou, du moins, ne pourrait pas vraiment se produire. En effet, il n’existe probablement pas de fille qui accepterait que son amoureux aille vivre ses premières expériences avec une inconnue parce que « tu es prêt, et pas moi, et je ne dois pas t’empêcher de le faire si tu en as envie ». Lorsqu’on écarte cette (déjà grande) partie, le reste n’est pas vraiment plausible non plus, entre autres parce que les collégiens en général ont d’autres ambitions que de boire jusqu’à se rendre malade plusieurs fois par semaine.

Ajoutons à cela le caméo d’Eugene Levy, incarnant encore le père de Jim, mais qui est toujours là sans que ça n’ait vraiment de sens chaque fois. Alors qu’on le retrouvait comme surveillant au camp musical dans le précédent, ici on le retrouve d’abord à Great Falls en conversation avec Tracy – qui lui raconte sa vie et l’idée qu’elle a eue plus tôt – et ensuite à quelques centaines de kilomètres de Great Falls pour annoncer le départ de la course, qu’il aurait inventée lors de son passage à la même université, et, évidemment, dans la même fraternité.

La belle découverte de Naked Mile tient dans ses personnages. Pour la première fois depuis le début de la série entière (les 5 films), on a droit à un Stifler qui ne fait pas honneur à son nom de famille, au grand désarroi de son père, interprété par un Christopher McDonald dans un rôle semblable à celui du père d’Eric dans Grind. Il est rafraîchissant de voir ici un Stifler vierge qui n’est pas une ordure avec les filles et qui ne passe pas ses soirées dans des fêtes. On appréciera beaucoup, donc, son caractère plus posé et son langage nettement plus poli que les autres. Même le cousin, un Stifler plus traditionnel, ne sera pas aussi désagréable que les frères Steve et Matt. Certes, il fait partie d’une fraternité, dont il est presque le doyen. Oui, il est populaire au point où tout le campus connaît son nom, mais Dwight est, jusqu’ici, le plus charismatique du clan, et la dynamique entre les deux garçons est plutôt sympathique. Les deux compagnons de voyage d’Erik, Cooze (Jake Siegel) et Ryan (Ross Thomas) sont tout aussi intéressants à suivre, même si on leur accorde moins de place.

Naked Mile n’est pas un bon film. Il est rempli de clichés comme tous les autres avant lui, ses ambitions sont plutôt louches et le résultat tombe à plat. Cependant, il est plus réussi que le précédent et ouvre la porte à une suite avec les mêmes personnages, qu’on retrouvera la prochaine fois à la fraternité de Dwight, lors de la première année d’université d’Erik. Et, pour la première fois depuis Band Camp… on a même hâte d’y arriver!

Laissez un commentaire