En 1914, la Première Guerre mondiale éclate en Europe. Plusieurs jeunes gens s’engagent dans l’armée de leur pays pour aller combattre. Alors que la neige et Noël arrivent, des soldats allemands, français et écossais sont tout près, chaque nation se trouvant dans sa tranchée. Le soir de la veille de Noël, chacune des armées fête à sa façon en chantant ou jouant de la musique, jusqu’à ce qu’un soldat allemand et chanteur d’opéra, Nikolaus Sprink (Benno Fürmann), sorte de sa tranchée pour chanter. Les soldats des trois nations sortent tous et se mettent à fraterniser entre eux sous la surveillance de leurs lieutenants (Guillaume Canet, Daniel Brühl et Alex Ferns). Contre toute attente, les soldats développent des amitiés, jouent au soccer et se réfugient dans les tranchées de leurs nouveaux amis lorsque les bombardements sont dirigés vers eux. Joyeux Noël raconte une partie de l’histoire de la Première Guerre mondiale, qui s’est réellement produite, mais dont on entend peu parler.

Ce film s’adresse plutôt à des amateurs d’histoire qui désirent en apprendre plus sur la Grande Guerre. Ceux qui la connaissent bien sauront facilement se retrouver, alors que ceux qui sont moins familiers avec le sujet risquent de devoir faire un peu plus de recherches pour bien se situer. De plus, il vaut la peine de regarder le film dans sa version originale. Même si les Allemands parlent leur langue et que les Écossais ont un accent parfois difficile à déchiffrer, cela fait partie de la beauté du film. Il est agréable de voir les soldats communiquer entre eux au travers de signes alors qu’ils ne se comprennent pas. Ne vous en faites pas, des sous-titres sont également disponibles!

Joyeux Noël a aussi reçu plusieurs nominations, notamment pour le Golden Globe et l’Oscar du meilleur film étranger en 2006. Le jeu des acteurs est sans doute l’une de ses forces. Dany Boon, dans le rôle de Ponchel, l’aide de camp du lieutenant Audebert (Canet) est particulièrement étonnant. Alors qu’on le connait surtout pour ses rôles comiques, Boon sort du lot avec son interprétation de jeune soldat un peu simplet. Ce rôle lui a d’ailleurs valu une nomination aux Césars pour le meilleur second rôle masculin en 2005. Il est aussi rafraîchissant de voir une femme, soit Anna (Diane Kruger), compagne de Sprink et aussi chanteuse d’opéra, dans un film où les protagonistes sont principalement masculins. Plusieurs pourront se demander pourquoi une femme fait fî du danger pour aller passer Noël avec son amant dans les tranchées. Bien sûr, on a voulu ajouter une histoire d’amour au scénario, mais à mon avis, le tout est bien fait et convaincant. Par contre, petit bémol pour ce personnage ainsi que celui de Sprink, lors de leurs interprétations chantées. Puisqu’ils doivent pousser la note, ce ne sont pas véritablement eux qu’on entend, mais bien des véritables chanteurs, et cela parait un peu trop. Leurs lèvres ne bougent pas en même temps que les paroles et cela peut en chicoter quelques-uns.

On apprécie aussi la chimie qui se développe entre les lieutenants de chaque nation. Le Français Audebert, l’Allemand Horstmayer (Brühl) et l’Écossais Gordon (Kerns) seront un peu pris au dépourvu au début de voir que les soldats s’entendent aussi bien, mais développeront des liens entre eux, au point à s’aider et se protéger lors des attaques. Cela offre aussi un fin spéciale au film, alors que les hauts commandements de chaque pays demandent d’attaquer et que les lieutenants hésitent ou refusent même de le faire, ne brisant pas ainsi les liens qui ont été créés.

Malgré ses quelques longueurs et son action pas toujours soutenue, on ne s’ennuie pas dans ce récit de nouvelles amitiés insoupçonnées. Le chant occupe une partie intégrante du film, donnant lieu à de belles scènes, puisque deux des personnages principaux, Sprink et sa compagne Anna, sont des chanteurs d’opéra. D’ailleurs, le film ne s’adresse peut-être pas à un auditoire jeune puisque quelques scènes montrant des bombardements peuvent être un peu plus difficile à regarder. Il n’en demeure pas moins un excellent film pour en apprendre plus sur un côté de la guerre que l’on connaît moins et qui met de d’avant des amitiés improbables qui se forment à l’occasion de Noël.

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