Plusieurs films disponibles sur Netflix passent inaperçus. C’est notamment le cas de The Red Sea Diving Resort, paru en 2019. J’ai trouvé ce film totalement par hasard, en cherchant en fait l’acteur Chris Evans, parce que j’avais envie de regarder la comédie romantique What’s Your Number. Malgré une distribution relativement connue (avec Evans en tête d’affiche et accompagné de Greg Kinnear et de Ben Kinglsey), très peu de personnes dans mon entourage savaient de quoi je parlais lorsque je mentionnais ce film. C’est encore le cas aujourd’hui, et on comprend un peu pourquoi.

Basée sur des faits véridiques, l’histoire se déroule entre la fin des années 1970 et le début des années 1980. Au milieu de nombreuses guerres civiles qui se succèdent en Éthiopie depuis 1974, plusieurs Juifs rêvent de quitter le pays pour se réfugier en Israël, là où les habitants partageant les mêmes rêves et le même espoir. Des missions de secourisme sont donc organisées afin d’aider les Éthiopiens à gagner la Terre sainte. Ari Levinson (Evans), employé de la MOSSAD (l’équivalent de la CIA en Israël), est à la tête de l’une d’entre elles. Pour mener à bien sa mission, il s’associera à Kebede Bimro (Michael Kenneth Williams), un Éthiopien Juif. Le plan est bien simple : pour secourir un plus grand nombre de personnes, les hommes doivent louer un hôtel soudanais abandonné, le Red Sea Diving Resort, et l’utiliser comme couverture pour leur activité. Après avoir convaincu son supérieur (Ben Kingsley), il recrute aussitôt quelques-uns de ses anciens collègues, dont Rachel (Haley Bennett), Jake (Michiel Huisman), Sammy (Alessandro Nivola) et Max (Alex Hussell).

Sur papier, le scénario de The Red Sea Diving Resort est prometteur. L’idée de présenter au cinéma l’Operation Brothers (nom donné à la vraie opération) n’est pas mauvaise. Plusieurs films dans l’histoire ont d’ailleurs fait de même, notamment Schlindler’s List, qui a brillamment démontré comment un industriel allemand a réussi à sauver plusieurs Juifs des Nazis, ou plus récemment Argo, illustrant comment un agent de la CIA est parvenu à exfiltrer des travailleurs de l’ambassade américaine en Iran. The Red Sea Diving Resort tisse plusieurs parallèles intéressants avec ce dernier. Dans les deux cas, le personnage principal doit vendre son projet au gouvernement, il part en dangereuse mission d’extradition et on retrouve des scènes tendues se déroulant dans des aéroports. Cependant, à la différence d’Argo (ou même de Schindler’s List), Red Sea n’est pas aussi populaire et le résultat est nettement plus décevant.

D’abord, le film met à l’avant une distribution imposante et connue, mais peu d’acteurs sortent du lot. Chris Evans offre une bonne performance, sans plus. On voit qu’il peine à se détacher de son personnage iconique de Captain America, et le film ne semble pas faire l’effort de contribuer à cette scission. On le voit souvent torse nu ou en train de faire des push-ups, par exemple. Bien que cela ne soit pas désagréable à voir, c’est assurément moins nécessaire dans un film de ce type. On remarque aussi plusieurs similitudes entre le personnage d’Ari et celui de Steve Rogers : courageux et valeureux, ils n’abandonnent personne et ne veulent pas mettre fin à la mission tant que tous ne soient en sécurité, même si cela contrevient aux ordres provenant des patrons. Les autres acteurs sont plus fades, mais du lot Alessandro Nivola, dans le rôle de Sammy, nous offre la meilleure performance.

Le film comporte quelques intéressantes scènes d’action, mais je vous conseille de les regarder dans un environnement où la lumière est très faible ou même inexistante puisqu’il est parfois difficile de discerner les visages des acteurs et on se demande quel personnage nous sommes en train de suivre. Mis à part l’éclairage parfois déficient, le spectateur pourra se poser quelques questions devant certaines incohérences scénaristiques. Par exemple, lorsque l’hôtel est visité par des soldats soudanais qui n’ont aucune confiance en la couverture et qui suspectent le transfert de réfugiés par l’équipe d’Ari, l’un d’entre eux est tué. Les soldats finiront par quitter l’hôtel, mais personne ne se demande où est le soldat manquant à l’appel.

The Red Sea Diving Resort permet d’en apprendre un peu plus sur un événement historique qui demeure méconnu. Par contre, comme plusieurs autres l’ont mentionné dans diverses critiques, il est vrai qu’il aurait été plus intéressant de proposer un documentaire que d’en faire un film. En format documentaire, l’accent aurait davantage été mis sur ce que les Juifs éthiopiens ont subi et non sur la bravoure et le courage de ceux qui ont réussi à les sauver. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un film divertissant qui saura plaire aux amateurs du genre.

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