Spy Kids
Il y a plus de dix ans, Ingrid (Carla Gugino) et Gregorio Cortez (Antonio Banderas) étaient les espions les plus doués. Travaillant pour des camps ennemis, ils ont développé une relation amoureuse secrète jusqu’à ce qu’ils décident de prendre leur retraite dans l’espoir de fonder une famille. Maintenant consultants, ils acceptent toutefois de prendre une petite mission quand plusieurs agents disparaissent mystérieusement. Leurs enfants, Carmen (Alexa PenaVega) et Juni (Daryl Sabara) se font donc surveiller par leur oncle Felix (Cheech Marin). Le matin du départ d’Ingrid et Gregorio, la maison des Cortez se fait attaquer par des hommes masqués, forçant les enfants à se rendre dans un repaire secret pour aller sauver leurs parents, capturés par Floop (Alan Cumming), la vedette d’une émission pour enfants, qui aurait probablement un lien avec les disparitions d’agents.
La grande force de Spy Kids tient assurément dans ses gadgets et effets spéciaux d’animation. La maison de Floop, où celui-ci enregistre ses émissions, est un vrai labyrinthe semblant tout droit sorti des contes du Dr. Seuss. Les planchers sont des morceaux de casse-têtes qui tombent lorsqu’on marche dessus (ou feignent de s’écrouler, plutôt). Les portes sont peintes pour donner l’impression qu’elles prolongent les corridors. Les meubles et accessoires sont de formes bizarres, la nourriture est d’une couleur peu ragoutante et même les hommes de main de Floop sont particuliers puisqu’il s’agit en fait de pouces. Du point de vue de la technologie présentée dans le film, on retrouve ici le personnage de Machete (Dany Trejo), sorte de Q des James Bond, qui fournit à la famille tous les outils dont elle a besoin, que ce soit des gommes à mâcher électrisantes, du ciment instantané en spray, des sacs à dos volants ou encore des lunettes laser. Là aussi on est servis car on se laisse facilement embarquer dans ce monde d’espions farfelu qui a, avouons-le, peu de sens, mais qui fait énormément plaisir. Chapeau à l’équipe de production du film d’avoir su créer un univers déjanté crédible, tout droit sorti de l’imaginaire de Robert Rodriguez!
Outre cette technologie qui nous est présentée, Spy Kids ajoute aussi aux trames de ses personnages des évolutions dignes des meilleurs films pour enfants. La guerre entre frère et sœur, bien présente au début du film, évoluera sans surprise jusqu’à ce que les petits héros s’entendent, au grand bonheur de leurs parents. Le temps où les enfants mentaient à leurs parents est révolu, la famille est plus unie que jamais, et la fin du film laisse présager une suite, pour notre plus grand bonheur.
En effet, après s’être régalés de cet univers incongru et pour le moins surprenant, on souhaiterait voir d’autres aventures dans des mondes tout aussi impossibles, un peu comme le ferait n’importe quel film d’espionnage. Spy Kids est assurément un film qui a du mordant dans sa façon de faire les choses, et même si l’histoire qu’il présente est somme toute assez simple, c’est tout l’environnement dans lequel elle prend place qui réussit à nous charmer, peu importe l’âge qu’on a. L’ambiance hispanique qui s’en dégage est tout simplement charmante, et digne des meilleurs films de Rodriguez. Si certains effets ont peut-être mal vieilli, on lui pardonne, puisqu’il s’agit d’un film unique en son genre. Toute la distribution s’investit à fond dans le projet, ce qui rend l’univers hautement crédible. Visionné en tant qu’adulte, on ne peut que saluer l’effort qui est fait pour rendre l’expérience de visionnement unique et prenante. Visionné en tant qu’enfant, toutefois, il nous donne envie de devenir un agent secret, et nous fait rêver. Bref, Spy Kids est une réussite sur toute la ligne.