Basé sur la pièce du même nom de 1908, Glorious Betsy est réalisé par Alan Crosland, mieux connu pour avoir réalisé l’année précédente The Jazz Singer, le premier film hollywoodien parlant. Il raconte l’histoire romancée de Jérôme Bonaparte (Conrad Nagel), frère de Napoléon, et sa rencontre avec une jeune américaine, Betsy (Dolores Costello). Alors que Jérôme décide de marier Betsy, Napoléon, désapprouvant leur couple, lui suggère de se marier avec Catharina de Württemberg, dans une union politique qui servirait grandement les intérêts de la France. Alors que Jérôme compte tenir tête à son frère, il est monté en bateau par des sbires de l’Empereur, et il se voit séparé de Betsy.

Comme c’est souvent le cas pour ce genre de films, on prend plusieurs libertés avec ce qui s’est véritablement passé entre Jérôme et Betsy. Sans dévoiler la fin de l’histoire, disons que la magie hollywoodienne s’est fait grandement sentir dans les derniers moments du récit. Après tout, le public paie le prix d’entrée pour voir des histoires heureuses, non? Le scénario est tout de même efficace, et aura suffi à décrocher une nomination lors de la première cérémonie des Oscars.

Il y a cependant très peu à se mettre sous la dent dans Glorious Betsy, ce qui n’en fait pas nécessairement un mauvais film, mais il y a tellement peu de moments mémorables qu’on oublie rapidement son existence quelques jours après l’avoir visionné. Les interprétations de Nagel et Costello sont efficaces, la romance qu’ils développent est crédible et touchante, et l’humour fonctionne somme toute adéquatement (surtout avec deux diplomates français et les tours que Jérôme leur joue). Toutefois, il s’agit du mélodrame typique d’une relation vouée à l’échec, d’un amour impossible entre deux personnes (pourtant de classes sociales similaires) que l’on tente par tous les moyens de séparer. Comme plusieurs films de cette époque, on sent l’influence du théâtre sur la structure narrative, et si les lieux sont tout de même nombreux, la grande majorité de l’action est statique. Les décors sont eux aussi crédibles, mais Glorious Betsy est davantage le genre de film romantique qu’on regarde de façon distraite qu’en étant véritablement investi. J’ai tout de même aimé découvrir ce mélodrame, et il saura assurément plaire à plusieurs personnes, mais c’est le genre de films qui s’apprécie mieux au théâtre.

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