Je ne sais pas si c’est parce que j’ai grandi dans les années 1990, mais il semblerait que plusieurs des films de la décennie précédente soient devenus des classiques incontestables du cinéma. Breakfast Club, Ferris Bueller, Dirty Dancing, E.T., bref, les années 1980 sont particulièrement riches en bon cinéma aux États-Unis. Au milieu de cette décennie, Back to the Future enregistre un box-office fracassant avec 389M$ sur un budget de 19M$. Sorti au milieu de l’été, il est projeté dans 1 550 salles de cinéma et reste en salles pendant 78 semaines. Trente-cinq and plus tard, le film occupe toujours une place de choix dans le cœur des cinéphiles. Offrons-nous un voyage dans le temps en revisitant ce grand classique du cinéma!

En 1985, Marty McFly (Michael J. Fox) constate que son père George (Crispin Glover) ne sait toujours pas tenir tête à Biff (Thomas F. Wilson), celui qui l’intimidait au secondaire et qui continue de le faire à l’âge adulte, maintenant qu’il est son superviseur au travail. La mère de Marty, Lorraine (Lea Thompson), semble de son côté avoir sombré dans une dépendance à l’alcool en raison du manque d’excitation de sa vie. Le temps où George la courtisait est bien loin! L’ami scientifique de Marty, Doc Brown (Christopher Lloyd) l’invite à le rejoindre dans la nuit pour lui montrer le résultat de ses récentes recherches. Marty est alors témoin d’une démonstration de voyage dans le temps par Doc. Pourchassés par des Libanais à qui il aurait volé du plutonium, Doc meurt sous les yeux de Marty qui n’a pas d’autre choix que de monter à bord de la DeLorean à voyager dans le temps pour s’échapper. Marty se retrouve donc en 1955. Pour revenir en 1985, il devra trouver un jeune Doc, en plus d’aider ses parents à tomber en amour comme dans leurs souvenirs. En effet, sans le vouloir, Marty s’est retrouvé à la place où son père aurait dû être quand il a rencontré sa mère. Depuis cet incident, celle-ci n’a d’yeux que pour son fils, qui doit donc recréer les événements marquants de ses jeunes parents pour ne pas mettre en péril sa propre existence. Marty, et George, devront aussi tenir tête à Biff, éternel intimidateur des McFly.

Bien que Back to the Future soit un film particulièrement marquant, il faut avouer que la plupart des éléments présentés semblent arrangés avec le gars des vues. À de nombreuses reprises, le succès des héros est basé sur l’idée que quelqu’un se trouvant à quelques mètres d’eux ne les entend pas parler ; c’est quand même étrange de se faire appeler « mom » ou « dad » alors que Lorraine et George ne connaissent pas Marty (et qu’ils ont 17 ans). Pourtant, ils ne se posent jamais de question sur ces surnoms qui leur sont donnés par ce garçon qui vient d’arriver en ville. Notons aussi qu’on nous présente les éléments qui seront importants plus tard une fois au début, seulement pour nous donner un référent quand on en aura besoin plus loin. À titre d’exemple, n’est-ce pas pratique que Lorraine mentionne tout ce qu’il faut savoir de sa rencontre avec George et de la danse de l’école afin que Marty ait les clés nécessaires en 1955? Dans cette même veine, on apprend également la date exacte où Doc a eu l’idée du voyage dans le temps, et la façon dont c’est arrivé, juste quelques heures avant que Marty retourne en 1955 et doive prouver à Doc qu’il vient bel et bien du futur, en répétant mot pour mot les anecdotes qu’il vient tout juste d’apprendre. Ajoutons à cela que Marty se soit fait donner une affiche qui indique la date et l’heure exactes où l’horloge du centre-ville arrêtera de tourner. Amenant le papier en 1955, Doc a l’idée d’utiliser le courant électrique provoqué par l’éclair qui frappera l’horloge pour ramener Marty en 1985. Bref, les exemples sont nombreux!

Malgré ces raccourcis scénaristiques, Back to the Future demeure un film bien ancré dans le temps. Aujourd’hui considéré comme un classique du cinéma, j’ai grandi avec lui, et l’ai regardé bien souvent, et je ne doute pas de le présenter un jour à mes enfants pour les voir s’émerveiller devant son histoire, sa musique et ses couleurs. L’une des grandes forces du film est la manière dont est présenté le voyage dans le temps. Contrairement à beaucoup d’autres films Back to the Future amène l’idée que le voyage dans le temps serait possible avec le bon type et la bonne quantité d’énergie. Utilisant ainsi le plutonium comme déclencheur, on joue avec la mythique radioactivité, de laquelle on ne connaît au final que peu de choses (sauf qu’elle rend aussi possible la naissance de super-héros!) Énergie mise à part, le voyage que propose Back to the Future est vraiment un voyage dans le temps et non dans l’espace-temps, et rares sont les films qui se concentrent sur cet aspect. Bien souvent, on voyage dans le passé ou le futur mais on change aussi facilement de lieu, ce qui fait en sorte que, selon des experts s’étant prononcés sur le sujet, la proposition de Zemeckis est nettement plus plausible que les autres.

L’idée de représenter les années 1950 en 1980 a attiré tous ceux qui avaient grandi dans l’une ou l’autre de ces époques ou encore ceux qui ont eu des enfants à l’une ou l’autre de ces époques. Capter l’intérêt de plusieurs générations en même temps dans un film est aujourd’hui plutôt rare. Certes, les multiples remakes ou suites à la Jurassic Park et Jurassic World permettront de redécouvrir les classiques et de les présenter à des enfants qui grandiront avec les nouveaux. Back to the Future, toutefois, parle à plusieurs âges en même temps, sans avoir besoin de remake. Encore mieux : les prochaines générations à le regarder voyageront doublement. D’abord dans les souvenirs de Zemeckis et Gale de ce qu’étaient les années 1950, et ensuite dans la réalité des années 1980.

Cette nostalgie se répercutera aussi dans les choix de chansons des années 1950 et 1980. Si ces dernières sont particulièrement efficaces pour nous ramener à l’une ou l’autre de ces époques, l’essentiel de la musique du film provient d’un orchestre aux multiples instruments dont le compositeur, Alan Silvestri, n’a rien à envier à John Williams. Il n’y a aucune pièce qui ne soit pas épique dans le film ; la trame sonore est plus grande que nature et nous saluons au passage les notes rappelant le son des aiguilles d’une horloge.

En se laissant charmer par l’histoire et la nostalgie, ou oublie presque les effets spéciaux du film, malgré qu’il n’y en ait pas beaucoup. Si certains vieillissent mal, comme les lignes de feu qui se retrouvent sous les pieds de Marty et Doc lors de la démonstration, la voiture volante laissant présager une suite à la fin du film est à la hauteur de ce à quoi on s’attend pour un film de son année. On appréciera toutefois que les effets ne soient pas trop présents dans le récit, laissant plus de place à l’histoire des McFly.

Quand on réfléchit au film dans son ensemble, il est facile de lui pardonner ses quelques raccourcis scénaristiques ou effets spéciaux moins réussis. Après 35 ans, sa réputation est toujours aussi solide, tant chez les critiques que chez les spectateurs. La magie qu’il nous présente est envoûtante et il réussit à nous faire voyager, peu importe l’âge qu’on a.

Fait partie des 1001 films à voir avant de mourir.

Fait partie du top 50 de Camille (#13).

Fait partie du top 100 de Jade (#15).

Fait partie du top 250 d’Alexandre (#74).

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