7500' Review | Hollywood Reporter

Les thrillers en huis clos (que l’on appelle aussi bottle movies) sont toujours intéressants lorsque bien effectués. Ils donnent l’opportunité aux acteurs principaux de briller, surtout lorsque leurs personnages vivent des situations stressantes qui mettent à profit leurs qualités exceptionnelles ou leur instinct de survie. C’est exactement ce que tente de faire 7500, le plus récent film produit par Amazon. En campant le récit dans le monde de l’aviation et du terrorisme, il permet d’aborder une situation qui nous vient parfois en tête lorsqu’on prend l’avion (surtout après les attentats du 11 septembre 2001) : que faire si notre avion est pris d’assaut par des terroristes? Plutôt que de tenter de réinventer la roue, Patrick Vollrath, avec son premier film, est plus soucieux d’exécuter à perfection les codes du genre. Si on est loin d’un chef d’oeuvre, force est d’admettre que 7500 est un film très efficace qui vous gardera investi tout du long.

Le film suit le co-pilote américain Tobias Ellis (Joseph Gordon-Levitt) qui doit effectuer un vol de routine entre Berlin et Paris. Il partage ce vol avec le pilote Lutzmann (Carlo Kitzlinger) et sa femme Gökce (Aylin Tezel), l’une des agentes de bord. Le vol est mis en péril lorsque, après une trentaine de minutes, trois terroristes prennent d’assaut le cockpit de l’avion. Les deux pilotes parviennent tant bien que mal à les repousser, avec succès, mais Lutzmann est blessé et meurt quelques instants après. Ellis, blessé au bras gauche, devra tenter de faire atterrir l’avion de façon sécuritaire en étant seul.

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Nous sommes dans un récit classique de prise d’otage, vous l’aurez constaté. Dans ce type de film, il faut que le réalisme soit au centre des situations, car sinon on perd rapidement confiance en l’histoire. Si 7500 n’est pas exempt d’incohérences, tous les éléments essentiels sont en place pour rendre la situation crédible. Le film n’est pas totalement manichéen. Les terroristes sont humains et capables de compassion, alors que les « gentils » peuvent se montrer impitoyables. Les décors sont très bien réussis et ajoutent à l’atmosphère de claustrophobie pesante habituelle des huis clos.

On présente quelques dilemmes intéressants qui, s’ils semblent télégraphiés, nous amènent à nous questionner sur la façon dont on aurait agi dans une telle situation. Il y a bien évidemment une prise d’otage de la femme d’Ellis qui viendra torturer le personnage principal, qui est évidemment prévisible dès les premiers instants du film, mais dont l’issue pourrait vous surprendre. Doit-on sauver la personne qu’on aime, ou plutôt empêcher un attentat terroriste? Une situation qui est facile vue à travers un écran, mais qui est déchirante si on a à la vivre.

Parlons de ces terroristes justement, qui sont les principaux antagonistes du récit. Comme vous pouvez vous y attendre pour ce genre de production, ce sont des arabes qui ont été sélectionnés pour les jouer. J’aurais vraiment aimé qu’on prenne des personnes blanches qui n’ont pas un motif religieux pour commettre ces attaques. Il me semble qu’on soit arrivé à une autre époque où les Arabes ne sont pas nécessairement les vilains des films hollywoodiens, mais je me trompe peut-être. Au moins, on prend la peine de les humaniser, ce qui est un pas dans la bonne direction, non?

7500 : Movie Review

Il y a également quelques incohérences qui, si elles ne nuisent pas au scénario, auraient pu être facilement corrigées. On mentionne par exemple qu’on est à 30 minutes de Berlin (destination de départ) lorsque l’assaut est maîtrisé, et donc qu’il faut atterrir à un aéroport plus proche : Hanovre, à 20 minutes environ. Si l’action entre le moment où on nous apprend ce fait et la tentative d’atterrissage est d’environ de la même durée, on ne prend pas en compte le fait qu’en temps normal, lorsqu’il reste 20 minutes avant un atterrissage, l’avion a déjà amorcé sa descente et la destination est à portée de vue. Pourtant, après 20 minutes on est toujours bien en hauteur, jusqu’à ce qu’une complication vienne faire piquer l’avion du nez. Dans ce genre de film, il faut que le temps concorde avec le dialogue, puisqu’on ne peut pas justifier cette temporalité en présentant d’autres scènes qui pourraient se dérouler au même moment. On n’a littéralement que 20 minutes, et dans 7500 la temporalité est un peu floue. Un autre exemple concerne les lunettes d’Ellis. Je n’en suis pas certain à 100%, mais je crois que les pilotes doivent avoir une vue exemplaire pour exercer leur métier. Ici, les deux portent des lunettes, et on ne justifie pas dans les derniers moments du film comment Ellis parvient à piloter sans elles. De petits détails qui, lorsqu’on s’y attarde, n’ont pas de sens, mais qui ne nous empêchent pas de profiter du film.

J’avoue avoir peut-être plus apprécié le film en raison de mon amour de l’aviation et ma fascination pour les pilotes. Mais je crois qu’il parvient à faire naître les émotions nécessaires pour nous tenir investi. Il se situe à mi-chemin entre Captain Phillips et All Is Lost (pour citer ces exemples récents), à l’avantage du premier. Joseph Gordon-Levitt livre une excellente performance, essentielle à la réussite du film. 7500 est un très bon divertissement qui ne vous décevra pas.

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