La Biennale de Venise, également appelée la Mostra, est l’un des festivals essentiels pour faire la promotion de films durant la saison des galas (Awards Season), qui culmine au printemps avec les Oscars. Avec une histoire riche en émotions, la Mostra fait partie des trois plus gros festivals de cinéma, avec la Berlinale et Cannes. La 79e édition bat son plein présentement, et pour l’occasion nous vous proposons notre top des meilleurs gagnants du Lion d’or!

5. Brokeback Mountain (2005)

Immense succès populaire et critique à sa sortie, Brokeback Mountain, qui met en vedette Heath Ledger et Jake Gyllenhaal, s’intéresse à deux cowboys, tous deux mariés, qui tombent amoureux l’un de l’autre. Le réalisateur Ang Lee (Life of Pi) se détache ici des films à effets spéciaux qui le caractérisent pour proposer ce drame basé sur la nouvelle d’Annie Proulx, mais retrouve des thématiques qui lui sont chères, comme le conflit entre les sentiments et ce qui est moralement acceptable.

Le film a remporté quelques mois plus tard les Oscars pour la réalisation, le scénario et la trame sonore, en plus d’avoir été un sérieux prétendant à celui de « Meilleur film ». L’ambiance de Brokeback Mountain est des plus réussies, et le film aura permis de solidifier la carrière de deux jeunes acteurs alors en pente ascendante, en plus de s’inscrire durablement dans la psyché collective.

Disponible sur Crave avec abonnement à Starz.

4. Au revoir les enfants (1987)

Deuxième film de Louis Malle à avoir remporté les grands honneurs à Venise, Au revoir les enfants est le plus connu du réalisateur français, et possiblement son plus émouvant. Le film, campé dans une France occupée lors de la Seconde Guerre mondiale, raconte l’histoire d’une amitié entre deux garçons étudiants d’une école catholique, mais dont l’un d’eux est Juif. Ce secret, si révélé, pourrait avoir de graves conséquences sur la communauté, la vie des jeunes, et la survie de l’institution.

Basé sur la propre enfance de Malle, le film est un succès sur toute la ligne. En plus d’une nomination comme meilleur film international, le réalisateur a en obtenu une également pour son brillant scénario. On y explore les thèmes de l’innocence de l’enfance face à la dure réalité de la vie adulte avec subtilité et compassion, tout en nous laissant sur une note d’espoir.

Disponible sur le Criterion Channel.

3. Short Cuts/Trois couleurs : Bleu (1993)

Fait particulier (mais pas si singulier) de l’histoire de la Mostra : deux films se sont partagé les grands honneurs lors de l’édition de 1993. Le premier, réalisé par Robert Altman, expose, à la façon d’un film choral, neuf histoires tirées de l’œuvre de l’auteur Raymond Carver, créant du même coup un film complexe aux émotions et aux tons variés. Il aborde de nombreuses thématiques comme la mort, le destin, la vie et la sexualité, dans le Los Angeles du début des années 1990, et comporte une distribution des plus chevronnées.

Premier d’une trilogie de Krzystof Kieslowski faisant un parallèle avec les couleurs du drapeau et la devise des Français, Bleu s’intéresse au thème de la liberté avec en son centre Julie (Juliette Binoche) qui, après avoir perdu son mari et sa fille dans un accident de voiture, s’isole pour essayer de vivre son deuil. Un soin particulier est apporté au visuel du film, mais c’est surtout Binoche et sa performance touchante qui ont marqué les esprits du public.

2. The Battle of Algiers (1966)

Relatant le conflit franco-algérien de la fin des années 1950, The Battle of Algiers de Gillo Pontecorvo a été salué à l’époque pour ses qualités semi-documentaires, malgré la controverse qu’un tel sujet a suscitée. On y remarque une attention aux détails et une vulgarisation des enjeux socio-politiques particulièrement efficaces, mais on raconte que certains membres français du Jury du festival ont quitté la projection par protestation. Le film expose méthodiquement la révolution algérienne perçue des deux camps, et le long métrage est un témoignage frappant de la brutalité de la guerre.

Disponible sur le Criterion Channel.

1. Rashomon (1950)

Rashomon a connu une vie en salle des plus particulières. Remportant le Lion d’or en 1951, le film d’Akira Kurosawa a remporté un Oscar honorifique en 1952 comme meilleur film international (alors que la catégorie n’existait pas encore), puis a été nommé l’année suivante à cette même cérémonie, pour ses décors cette fois, alors que l’éligibilité d’un film n’est que d’une année normalement.

Rashomon nous transporte au Japon du 8e siècle, alors qu’un meurtre et un viol laissent quatre témoins. Chacun, dans un procès, donne sa version de l’événement, mais leurs témoignages sont différents les uns des autres. Ce bijou de Kurosawa montre avec simplicité et efficacité comment une vérité objective peut être faussée par un point de vue subjectif. Le film a également permis de propulser Toshiro Mifune, le collaborateur de longue date de Kurosawa, à l’avant-plan sur la scène internationale.

Disponible sur le Criterion Channel et sur Plex.

Mentions honorables : Belle de jour, Sans toit ni loiL’année dernière à MarienbadThe WrestlerOrdetRoma.

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