Courtesy of the Sundance Institute.

Quelques bons films au programme aujourd’hui, malgré le temps frisquet. Je commence par The Dissident, le nouveau documentaire de Bryan Fogel (Icarus) sur l’assassinat de Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie Saoudite à Istamboul. Si la première heure est assez ennuyante, la deuxième est particulièrement intéressante. C’est là où on entre vraiment dans son meurtre et les répercussions de cet acte. On entre surtout dans l’espionnage et la protection de données, un sujet qui sera cruellement d’actualité au cours de la prochaine décennie. Quelle ne fut pas ma surprise également de voir que le film se passe à demi à Montréal, puisque Khashoggi travaillait avec un réfugié établi dans la métropole. On a donc droit à de très beaux plans sur la ville. Un peu long, le documentaire vaut tout de même la peine d’être vu.

Courtesy of the Sundance Institute.

Je me presse ensuite pour aller voir Save Yourselves!, qui débute trois minutes après la fin du documentaire. C’est une comédie fantaisiste sur notre dépendance à la technologie, en situation de crise (par exemple, lors d’une invasion d’extra-terrestres). Bien que je n’aie pratiquement pas ri tout au long du film, il demeure tout de même agréable, et son duo d’acteurs principaux est très efficace. Son message est très peu subtil, mais il nous laisse pantois suite au visionnement. On ne sait pas trop si, au final, la technologie (ou sa dépendance) est bénéfique ou non pour nous.

Mon prochain visionnement étant dans plus de deux heures, j’en profite pour aller au quartier général du festival. Je veux en effet de l’information sur la cérémonie de remise des prix, et sur les démarches qu’il faut faire pour y avoir accès. Rien de plus facile, apparemment, puisqu’en arrivant, on me donne immédiatement un billet pour la cérémonie et pour le party qui la suit. La bénévole m’indique également que je peux sélectionner les films que je veux pour les deux derniers jours du festival, car en effet aujourd’hui est la dernière journée de visionnement de presse. J’en profite pour prendre des billets pour des films que j’ai ratés et dont je sens un petit engouement. Toutefois, à ce stade-ci, je crois avoir vu l’essentiel des films qui remporteront des prix. Peu importe, je ne dirai jamais non à un film gratuit!

Courtesy of the Sundance Institute.

Prochain film sur la liste : Shirley. C’est un drame d’époque sur une auteure et sur un jeune couple qui vient habiter temporairement chez elle. Elisabeth Moss offre une très bonne performance, mais le film est confus par moment. Je crois qu’il mériterait une seconde écoute. On ressent la même ambiance que dans Phantom Thread de Paul Thomas Anderson, sorte de tension psychologique inexplicable, bien que l’exécution ne soit pas aussi bonne. Il pourrait possiblement remporter un prix (meilleur scénario?). La réponse demain!

Courtesy of the Sundance Institute.

The Glorias, réalisé par Julie Taymor (Across the Universe, Frida) est mon dernier visionnement de la journée. Bien heureux de voir que le film débute à 21h15 et non à 21h30 comme à l’habitude, je crois enfin pouvoir rentrer chez moi avant minuit, ce qui serait une première! Tristement, je constate que ce début tardif est dû au fait que ce film a une durée de 2h20… Le film aurait pu passer vite tout de même, mais il était franchement décevant. Retraçant la vie de Gloria Steneim, pilier de la lutte féministe aux États-Unis, le film semble sorti d’une autre époque. On a droit au typique film biographique, avec ses clichés de sexisme et d’intolérance. Mais pourquoi Gloria voudrait-elle écrire sur autre chose que la mode? Ou que sur les relations conjugales? C’est insensé, n’est-ce pas? Son éditeur, comme toutes les personnes avec qui Gloria interagit à différent stade de sa vie, reflètent ces préjugés qu’on a vu à des dizaines de reprises dans des films ou autres tribunes de revendications. Un film, même s’il traite d’une époque antérieure, doit être le reflet de la société au sein de laquelle il a été réalisé. Bien que n’étant pas un expert sur le sujet, il me semble que le féminisme actuel soit à un autre stade de ses revendications. Présenté dans un festival de cinéma indépendant, bien souvent à l’avant-garde des luttes féministes et ethniques en tout genre, The Glorias semble tout simplement déconnecté de la réalité actuelle. Dommage, considérant que ses deux actrices principales (Julianne Moore et Alicia Vikander) sont toutes deux excellentes. Vite, au repos, puisque demain s’annonce une journée chargée!

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