Sundance – Jour 6
Ah! Les joies d’une nuit de 7h! Ce matin, je me permets d’arriver plus tard à Park City, puisque le film que je veux voir ne commence qu’à 10h! Deux documentaires et deux fictions à prévoir aujourd’hui. C’est la dernière « vraie » journée du festival, c’est-à-dire qu’à partir de demain tous les films en compétition vont déjà avoir été projetés. Cela parait dans l’affluence, puisque les autobus et les salles sont considérablement moins remplies. Heureusement, du 29 au 31, le festival projette les films qui sont sujets à remporter des prix, ou tout simplement des films qui ont fait salles combles et pour lesquels plusieurs journalistes n’ont pas eu accès. Ce sera donc l’occasion pour moi de visionner quelques films que j’avais dû sacrifier.
Ma journée s’annonce prometteuse! Je commence avec Natalie Wood : What Remains Behind, un documentaire HBO sur la vie et la mort de l’une des plus grande star d’Hollywood des années 1940, 1950 et 1960, et décédée tragiquement et mystérieusement à 43 ans. J’avais peu d’attentes envers le film, principalement parce que je ne connaissais pas très bien la carrière qui y est dépeinte. Le seul film que j’ai vu dans lequel elle jouait est Bob & Carol & Ted & Alice (auquel le plus récent Tarantino fait référence, notamment). Je fus agréablement surpris, bien que le documentaire ne soit pas exempt de défauts. Il fait un bon travail pour expliquer qui était Natalie Wood, en présentant plusieurs de ses succès, mais aussi la folie et le mysticisme qui entourait le personnage. Je trouve cependant que le film met trop l’accent sur les relations personnelles de l’actrice, et moins sur son héritage (comme l’indique le titre du film). C’est aussi étrange que ce soit la fille de l’actrice qui conduise les entrevues, et non pas le réalisateur du film. Cela donne l’impression que c’est la famille de Natalie Wood qui est derrière le projet (ce qui en biaise les conclusions, à mon avis). C’est toutefois un très bon divertissement!
Le prochain documentaire sur ma liste est Siempre, Luis, un film sur la vie du père de Lin-Manuel Miranda, acteur portoricain connu pour sa comédie-musicale Hamilton. J’y apprends que son père a longtemps travaillé en politique pour le parti démocrate, en plus d’être impliqué dans la politique municipale de New York. Le film n’est pas mauvais, mais on dirait qu’il est meilleur lorsque Lin-Manuel est présent. L’angle d’approche est centré sur l’ouragan Maria qui a dévasté Porto-Rico, et le travail de levée de fonds effectué par le père et le fils pour venir en aide à la population locale. Je crois que j’aurais aimé un documentaire sur Lin-Manuel à la place, personnage qui me semble plus intéressant (et un peu plus charismatique).
Puis, j’assiste à la projection de Tesla, mettant en vedette l’un des membres du jury de Sundance : Ethan Hawke. C’était un film original, qui est au final assez morne. On parvient à faire un biopic un peu comme The Big Short, en brisant constamment le 4e mur et en insérant de nombreux anachronismes volontaires. Une scène est particulièrement cocasse entre Tesla (Hawke) et Edison (Kyle MacLachlan) où ils se confrontent en mangeant un cornet de crème glacée. Je crois en fait que c’est un bon film, mais dont le vocabulaire, très scientifique, m’a perdu par moment. C’est un film qui vous fera faire plusieurs recherches Google, et qui vous demandera d’ailleurs de le faire!
Mon dernier visionnement de la journée est Charm City Kings, avec plusieurs acteurs inconnus, mais tout de même produit par Will Smith et Barry Jenkins. C’est définitivement la surprise de ma journée. On plonge au cœur de Baltimore et de ses cascades à moto. Le trio de jeunes acteurs est tout simplement génial, la chimie qui opère entre eux est magnifique. L’acteur principal, Jahi Di’Allo Winston, est fantastique. Le film rappelle beaucoup la série The Wire (on y fait d’ailleurs référence). Le dernier acte du film est très marquant. Le film est distribué par Sony, il devrait donc sortir dans quelques salles au cours de l’année, heureusement.
Demain matin, je m’accorde une brève pause de visionnement pour écrire mon article du Collectif! Cela me permettra encore une fois de recharger mes batteries pour le dernier droit du festival!