Levé de corps à 4h30 dans le but d’assister à la première d’Ironbark à 9h. Je ne répèterai jamais assez à quel point les horaires sont contraignants! Je décide alors de patienter dans un café et de rédiger quelques critiques avant de me déplacer vers le Eccles Theater, plus grosse salle du festival. Arrivé sur les lieux vers 7h45, je patiente en file indienne avec Taylor, de Los Angeles. Il me dit qu’il fait partie d’un groupe d’étudiants en management de UCLA venus à Sundance pour la fin de semaine. On discute des films qu’il compte voir, et il me dit qu’il a des billets pour This is Not a Burial, It’s a Resurection plus tard dans la journée, et que celui-ci et Ironbark seront probablement ses deux seuls films du festival. Vers 8h30, on nous fait avancer, et je réalise que, pour cette projection, les gens de la presse doivent également avoir un billet, alors que ce n’est pas le cas au Holiday Village. N’en ayant pas, je regarde en vitesse la programmation de presse, et décide d’aller voir This is Not a Burial, puisqu’il joue vers 9h30 et que c’est le seul du bloc matinal qui n’ait pas débuté. Avoir su, je me serais levé plus tard…

 Courtesy of Sundance Institute.

Le film fait partie de la World Dramatic Competition, et l’histoire, bien que prometteuse, ne m’attirait pas plus qu’il fallait. Une femme de 80 ans tente d’empêcher le gouvernement de submerger son village en raison de la construction d’un barrage à proximité. Le film comporte plusieurs lacunes, dont la principale est le rythme. Pendant de longues scènes, personne ne parle, si ce n’est d’un chaman qui narre en quelque sorte le récit. Les premières 30 minutes sont tout simplement pénibles, alors qu’on regarde la dame en question tenter de surmonter la mort de ses enfants. Elle demeure dans le plus total des silences, à l’intérieur de sa chambre. À ce moment, déjà plusieurs personnes ont quitté la salle. Puis, une fois la demi-heure passée, le film prend son envol, du moins on le croit. On commence à voir la trame principale se dérouler, le tout entrecoupé de scènes avec le chaman et une cacophonie omniprésente. C’était un film franchement moyen, qui heureusement n’était pas représentatif des visionnements de la journée. Je plains ce pauvre Taylor d’avoir payé 25$ pour ça…

Courtesy of Sundance Institute.

Je me dirige par la suite au Park Theater pour aller voir Never Rarely Sometimes Always, un film dont on entendra beaucoup parler, je crois. C’est l’histoire toute simple, mais tout de même émouvante d’une adolescente de 17 ans qui souhaite se faire avorter sans le dire à ses parents. Je n’entrerai pas trop dans les détails puisque je compte en faire la critique. On note toutefois l’incroyable performance des deux actrices principales, ainsi que de Théodore Pellerin, qui avait déjà travaillé avec la réalisatrice Eliza Hittman sur Beach Rats. Un excellent film qui se rendra jusque dans les salles du Québec.

Courtesy of Sundance Institute.

Puis, je suis allé voir le documentaire Boys State qui, s’il ne nous apprend pas beaucoup de choses, est tout de même franchement divertissant. C’est une simulation d’élections tenue à chaque année au Texas, où l’on suit plusieurs jeunes de 17 et 18 ans qui jouent aux politiciens. C’est un peu l’équivalent du Forum Étudiant au Québec (auquel j’ai participé en 2012) ou encore de la simulation des nations unies. J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre ces jeunes dans leur parcours, dont plusieurs sont étonnamment habiles pour leur jeune âge! Le documentaire balance bien entre la comédie et le drame, tout en étant cruellement ancré dans le présent. Je suis persuadé qu’on entendra parler de quelques-uns de ces jeunes dans les années à venir.

Puis, retour à Salt Lake City, où je vais voir le film Worth de Sarah Colangelo. J’en ai parlé brièvement dans mon précédent texte, mais ce film traite du Fonds de Compensation des attentats du 11 septembre visant à dédommager les familles des personnes décédées ou blessées. Michael Keaton, que j’apprécie particulièrement, livre ici l’une de ses meilleures performances. Apparemment que c’est lui qui aurait voulu adapter cette histoire au grand écran. Globalement, le film est très bon. Il n’est peut-être pas à la hauteur d’un Spotlight, mais il est très efficace, grâce à la sensibilité de Colangelo, qui ramène les victimes et leurs familles au centre du récit. Un autre film qui devrait se rendre sur les écrans québécois!

Finalement, je reviens chez mon hôte, et peut enfin prendre possession de ma chambre privée! Je n’aurai pas beaucoup le temps d’en profiter, puisque dans 3 heures je dois quitter vers Park City à nouveau. J’en profite ici pour glisser un mot sur le fameux film d’avant-première : Dream Horse. Ce film d’Euros Lyn est basé sur le documentaire Dark Horse qui avait conquis le cœur du public de Sundance en 2015. Cela raconte l’histoire de plusieurs résidents d’un village de Galles qui achètent un cheval de course qui deviendra célèbre. C’était globalement bon, bien que je ne trouve pas que le film se distingue suffisamment d’un Seabiscuit ou Secretariat, deux films sur des sujets similaires. Cela reste un bon feel-good movie, qui devrait sortir sur Netflix en avril. L’expérience de visionnement était meilleure que le film, d’autant plus que Toni Collette, Owen Teale (Alliser Thorne dans Game of Thrones) et le réalisateur étaient présents (en plus de plusieurs politiciens, dont le gouverneur de l’Utah). Bref, je suis encore une fois chanceux d’avoir pu y assister!

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