Après être arrivé la veille au soir à Salt Lake City et avoir discuté de l’Impact de Montréal en français avec Salif, Ivoirien et chauffeur de Uber, je suis arrivé au Airbnb qui m’hébergera pendant deux semaines. Une gentille dame à la retraite, Renée, qui m’accueille et qui regarde Men in Black : International. Rien de mieux pour se préparer à visionner une série de films indépendants!

Renée m’avait prévenu avant mon arrivée qu’elle s’était trompée et qu’elle avait accidentellement loué ma chambre à quelqu’un, durant les trois premiers jours de ma réservation. Moyennant un remboursement, elle m’offre tout de même un lit de camp qu’elle a monté dans son salon. Tout simplement heureux de rembourser une partie de voyage (et surtout de ne pas avoir dépensé une fortune en hébergement à Park City), j’ai accepté son offre. Après tout, je n’y serai pratiquement jamais, trop occupé à regarder des films ici et là.

Après une étonnamment bonne nuit de sommeil, c’était le moment de faire le fameux trajet entre les deux villes. Un trajet d’une quarantaine de kilomètres, mais très contraignant en raison des divers autobus aux horaires atypiques. Après 1h40 et trois transferts, je suis finalement arrivé à Park City, vers 8h40. Débourser 4.50$ l’aller pour tout ce déplacement, ça vaut quand même la peine, du moins pour l’instant. Les autobus ont du wi-fi, ce qui me permettra de rédiger mes critiques ou autres textes sur la route. Je devrai cependant, pour les prochains jours, quitter une heure plus tôt, pour m’assurer de pouvoir visionner les films du matin, qui débutent vers 8h30. Même si les gens de la presse ont accès à des visionnements privés, ceux-ci ont des places limitées. Il faut donc arriver relativement d’avance (au moins 30 minutes) pour garantir notre place. On est loin des files d’attentes d’une heure trente de Cannes!

Ramassage d’accréditation et tour de ville

Arrivé sur les lieux, l’autobus fait un détour, puisqu’une enquête policière a lieu. Un festivalier a en effet été frappé par une voiture une heure plus tôt. Park City, c’est minuscule. Ce n’est pas fait pour accueillir plus de 100 000 personnes en une semaine. Apparemment, ce genre de scène se produit souvent en raison de l’inattention des festivaliers et des chauffeurs… Je dois donc marcher vers le quartier général du festival, situé à l’hôtel Sheraton du Prospector Square. J’en profite pour discuter avec une résidente de la ville, Joyce, qui me conseille quelques endroits à visiter durant le festival.

Arrivé au QG, je récupère en quelques secondes mon accréditation. On me remet également un sac avec une bouteille réutilisable d’eau à l’effigie de Sundance, un chargeur portatif identifié Netflix et de la documentation concernant le festival. On me remet également les 10 billets que j’avais préalablement commandé, ou plutôt 11. En fait, en raison d’un problème technique, j’ai eu accès à une projection à laquelle je n’avais pas le droit (puisque c’est l’avant-première du film). On m’a contacté il y a quelques jours pour me faire part de la situation, et on a remplacé ce billet par un autre film (puisque les représentations pour le film que j’avais sélectionné ne concordaient pas avec mon horaire). Pourtant, je constate avec étonnement qu’ils m’ont tout de même donné ledit billet d’avant-première. Je compte possiblement repousser les limites de ce problème technique et tenter d’aller le voir, en espérant que le billet n’ait pas été annulé!

La lancée du festival a lieu de soir. Il y avait une conférence de presse prévue en après-midi, mais elle a été remplacée par un dossier de presse contenant des vidéos du directeur du festival John Cooper, et une lettre de Robert Redford. Les journalistes autour de moi sont très surpris, puisque c’est la tradition de débuter officiellement le festival avec cette conférence. J’aurais ainsi pu voir l’Egyptian Theater, lieu des projections les plus courues. De plus, en raison de l’horaire contraignant de l’autobus, je ne peux jamais quitter plus tard que 19h00. Il m’est donc impossible de voir des films aujourd’hui, tristement. J’en profite pour me familiariser avec les lieux et la ville. Après quelques trajets d’autobus, je constate que beaucoup d’endroits rattachés au festival sont fermés, et doivent ouvrir seulement le lendemain. C’est dommage, mais au moins j’aurai pu voir le centre-ville encore relativement calme, puisque je sais que dès le lendemain les déplacements seront encore plus pénibles. Je prends quelques clichés et j’observe les derniers préparatifs avant le grand jour. Je vois le studio IMDB (où Kevin Smith va interroger les stars présentes au cours de la prochaine semaine), le Netflix Lounge avec terrasse sur le toit, le studio Indiewire, celui d’ATNT (propriétaires d’HBO et du New York Times, entre autres) … Bref, tous les plus gros studios et médias sont présents pour faire vibrer Park City au cours des prochains jours.

Toutefois, il n’y a pas grand-chose à faire pour l’instant. La ville est plus petite que Mont-Tremblant (bien qu’au paysage plus impressionnant). Je flâne ici et là, avant de retourner au QG, puis de quitter la ville, vers 14h00. Je décide d’en profiter pour me reposer, car je sais que les prochains jours seront exigeants. Je vais ainsi au Barnes & Noble (équivalent américain de Renaud-Bray) me magasiner un film de la collection Criterion, qui ne sont pas en vente nulle part au Canada. Mon choix s’arrête sur Ministry of Fear, un film-noir de Fritz Lang sorti en 1944, traitant des nazis et d’un homme paranoïaque.

En cette première journée, je fais deux constats : d’abord, les déplacements seront très longs et ardus. Je devrai prévoir plus de temps que je le croyais initialement à couvrir les distances en autobus, puisque, pour une grande ville, Salt Lake City (et ses environs) ne sont desservis que par des autobus (ou des tramways près du centre-ville). Deuxième constat : heureusement, les visionnements de presse se font tous au même endroit. J’évite ainsi les embouteillages qui vont assurément se créer partout à Park City. Pas de stress de manquer une projection, si ce n’est d’arriver tôt le matin, et de repartir à temps pour le dernier bus du soir. C’est demain, à 5h30, que le festival va officiellement commencer pour moi.

Quelques photos suivront sous peu.

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